Je suis fétichiste
Mon quotidien entre bar à hôtesses et fantasmes brûlants
Câline
6/28/20255 min temps de lecture



Fétichiste en Suisse
Je vis à Genève. Ville de luxe, de secrets bien gardés, et de plaisirs discrets. Le jour, je me fonds dans la foule. Je suis lisse, élégante, bien habillée. Mais dès que la nuit tombe, je deviens ce que je suis vraiment : un être de pulsions, de fétiches, de désirs inavouables. Et mon terrain de jeu préféré, c’est un bar à hôtesses situé au cœur du quartier de Pâquis. Un lieu où la lumière est tamisée, où le champagne coule sans fin, et où les corps murmurent des promesses qui n’ont rien d’innocent.
C’est là que mes fantasmes prennent vie. Là que mes scènes de sexe brut commencent, même sans contact. Juste par les regards, les postures, les tenues choisies. Car mon excitation ne se nourrit pas seulement du sexe en soi, mais de ce qui le précède : le rituel, l’attente, le détail fétichisé jusqu’à l’obsession.
Je suis fétichiste. Du cuir, du latex, des talons. Des collants fins, des gants longs, des bas résille. J’aime les textures, les sons qu’ils produisent, les reflets qu’ils dégagent sous les spots du club. Rien qu’un talon qui claque sur le marbre me donne une érection. Une jupe fendue qui laisse deviner une jarretelle, et j’ai la gorge nouée.
Le bar à hôtesses où je vais n’est pas un bordel. C’est un théâtre. Un décor de luxure feutrée. Les filles y sont sublimes. Elles jouent le jeu, certaines plus que d’autres. Il y en a une, en particulier, que j’appelle V. Elle ne connaît pas mon prénom. Je ne connais pas le sien. Mais elle connaît mes déviances. Et elle les alimente. Sans honte.
Chaque vendredi, elle sait que je viendrai. Elle prépare quelque chose. Une photo coquine dans mon téléphone, glissée via une appli éphémère. Jamais son visage. Juste des détails : un gant noir qui serre un godemichet. Une bouche entrouverte, glossée, brillante. Un collant déchiré entre ses jambes. C’est mon carburant. Mon poison. Et je viens en crever d’envie.
Je n’ai jamais couché avec elle. Je ne le veux pas. Ce serait trahir ce qu’on construit. Ce rituel brûlant où elle se penche vers moi pour verser le champagne, en exposant ses cuisses gainées de nylon. Où elle me frôle « par erreur », me susurre un mot neutre qui résonne comme un ordre. Elle me domine sans me toucher. Je bande sans qu’elle ait besoin d’en faire plus.
Et dans ce monde parallèle, c’est le téléphone rose suisse qui devient mon exutoire.
Quand je quitte le bar, les sens retournés, je n’ai pas besoin d’aller chercher de la chair. J’ai besoin de l’imaginer. De l’entendre. D’en jouir dans ma tête. Alors j’appelle. J’écoute une voix chaude, grave, parfois rauque, parfois moqueuse, me guider. J’explique mes fétiches. Je ne suis pas gêné. Parce que celle qui m’écoute comprend. Elle vit aussi dans cet univers de fantasmes puissants, d’images intérieures, de jouissance par la parole.
Je raconte. Je décris le satin de la robe de V. La manière dont ses fesses moulent la jupe. Le détail d’un bouton qui déborde. La bande noire du bas qui épouse sa cuisse. La voix au bout du fil s’en nourrit. Elle me pousse. Elle me dit ce qu’elle ferait, comment elle m’utiliserait. Elle crée pour moi une scène de sexe brut, mais mentale, sonore, épaisse. Je me branle fort, vite, en silence. J’éjacule sans jamais qu’on se touche. Et pourtant, j’ai tout donné.
Le sexe par téléphone, en Suisse, a cette élégance. Il est feutré, précis, incarné. Les femmes ne jouent pas des rôles. Elles incarnent des puissances. Elles savent, intuitivement, que l’imaginaire est plus fort que le réel. Que mes fantasmes prennent feu dans le vide. Et qu’une photo érotique, bien cadrée, peut me faire plus d’effet qu’une nuit entière avec une inconnue.
Ce blog existe parce que j’ai besoin de parler. Parce que mes fétiches ne se contentent pas de rester dans l’ombre. Parce qu’ils prennent toute leur intensité quand je les expose, les partage. Je ne cherche pas la validation. Je cherche les autres. Ceux qui vivent ça aussi. Ceux qui, comme moi, passent leurs nuits dans les clubs chics à Genève, la verge tendue sous un pantalon noir, à fixer des hôtesses sans jamais rien dire.
Je veux dire ici que le fétichisme n’est pas une perversion honteuse. C’est une esthétique. Un art de vivre. Une obsession sensuelle. Je suis tombé amoureux d’un son : celui du cuir qui crisse quand une hôtesse croise les jambes. D’une odeur : celle du talc et du parfum discret sur un collant neuf. D’un frisson : celui qui me traverse quand un regard me jauge, me met à nu, me domine.
Et tout cela, je le raconte aussi à celles qui m’écoutent sur le téléphone rose suisse. Elles savent que je ne cherche pas un orgasme facile. Je veux un décor, une voix, une tension. Je veux qu’elles m’envoient, par leurs mots, des fantasmes photo que je garde dans ma mémoire comme des trésors sales. Je veux qu’elles me racontent ce qu’elles portent, mais aussi pourquoi. Qu’elles jouent avec les gants. Qu’elles me parlent de leur lingerie, mais avec des mots crus, techniques, précis. Je veux bander sur des détails.
Il m’arrive même d’appeler et de ne rien dire. Juste écouter une respiration. Une ambiance. Les petits sons d’un gode contre une chatte mouillée. Le glissement d’un bas le long d’une jambe. J’imagine. Je crée mes images mentales. J’en fais des œuvres. Parfois, je les dessine. Parfois, je les écris ici.
Genève est une ville froide en apparence. Mais elle cache des volcans. Des lieux où l’érotisme est une religion secrète. Je vis dans cette ville comme dans un film noir. Toujours en costume. Toujours sur le fil. Entre le vice et la retenue. Mais dès que j’entre dans le bar à hôtesses, tout bascule. Mon cœur bat plus fort. Mon sexe se tend. Mon esprit s’égare.
Ce soir encore, j’y retournerai. V m’attend peut-être. Ou une autre. Je ne cherche pas l’amour. Je cherche la brûlure. Le fantasme incarné dans une jupe crayon et des talons de 12. Et une fois chez moi, quand tout sera retombé, je décrocherai mon téléphone. Et j’appellerai une voix suisse, chaude, perverse, attentive. Une complice.
Je ne suis pas seul. Toi qui me lis, tu sais. Tu ressens ça aussi. Tu rêves de seins enserrés dans du latex, de langues caressant des escarpins, de chairs prises dans des collants fins. Tu veux en parler ? Appelle. Viens dans cette bulle où nos fétiches sont rois. Le téléphone rose suisse, c’est plus qu’un fantasme : c’est notre confession intime. Notre vice murmuré. Notre plaisir sans honte.