LA VOISINE TROP CURIEUSE

La voisine indiscrète qui écoute derrière le mur : fantasme interdit et secrets murmurés du téléphone rose en Suisse

11/23/20253 min temps de lecture

Dans cet immeuble suisse aux façades trop propres, quelque chose cloche.
Il y a ce calme impeccable, presque religieux, cette politesse mécanique, cette façon qu’ont les gens d’éviter les regards pour ne pas troubler l’ordre immaculé du quartier.
Mais juste derrière un mur blanc, dans un appartement pourtant anodin, vit une femme qui ne respecte plus aucune limite.

Elle ne sait plus quand ça a commencé.
Peut-être le soir où elle a entendu une respiration inhabituelle.
Peut-être la nuit où les murs ont capté un souffle qu’elle n’aurait jamais dû percevoir.
Peut-être tout simplement parce qu’en Suisse, quand tout est trop propre, la moindre fissure devient une invitation.

Elle vit seule, dans un appartement moderne comme on en voit partout entre Genève et Neuchâtel : parquet clair, plantes alignées, ordre monacal.
Mais derrière cette façade sage, quelque chose s’est détraqué.
Quelque chose d’irréversible.

Car la voisine... t’écoute.

Elle sait à quelle heure tu rentres.
À quel moment tu ôtes tes chaussures.
Quand tu t’appuies contre ton mur — celui qu’elle touche du bout des doigts pour imaginer ton ombre.
Elle perçoit les nuances de ton souffle, ces variations infimes qui n’appartiennent qu’à toi, ces frémissements qui trahissent ce que tu caches au monde.

Ce n’est pas seulement de la curiosité.
C’est une obsession, mais polie.
Une obsession suisse : disciplinée, contrôlée, méthodique.

Elle note tout.
Les heures.
Les rythmes.
Les silences soudains qui en disent plus que les bruits.

Ce n’est pas une voisine.
C’est une archiviste du désir.

Et la nuit, quand l’immeuble entier tombe dans une immobilité parfaite, elle s’assoit contre le mur, jambes repliées, souffle lent, comme une acolyte invisible.
Elle ferme les yeux pour amplifier ce qu’elle perçoit.
Elle se laisse envahir par les images que son esprit fabrique dans le noir — des images plus crues, plus intenses, plus troubles que la réalité qu’elle capte.

Car les murs ne lui donnent que des indices.
Ce qu’elle fait du reste… c’est à elle.
Elle reconstruit ton corps sans t’avoir vu.
Elle imagine tes gestes avec une précision presque inquiétante.
Elle te possède par anticipation, dans un espace mental où rien ne lui résiste.

Le plus inquiétant ?
Tu ne lui as jamais prêté attention.
Tu l’as croisée dans l’ascenseur, tu as remarqué son parfum léger, son sourire discret, cette façon propre aux Suisses de répondre par une politesse irréprochable.
Et tu n’as jamais soupçonné ce qui brûle derrière ce masque immaculé.

Elle, si.
Elle voit déjà les fissures.
Elle t’observe sans te regarder.
Elle écoute sans bouger.
Elle imagine sans limite.

Un soir, elle t’a repéré ailleurs.
Dans une voix téléphonique, chaude, posée, trop familière pour être un hasard.
C’était sur une ligne suisse… une de celles où les gens cherchent ce qu’ils n’assument pas en plein jour.

Ce soir-là, elle a su une chose :
tu pourrais devenir bien plus que son secret.

Depuis, elle se met à coller sa paume entière contre le mur, comme pour traverser la matière.
Elle veut sentir les vibrations, celles que tu ne contrôles pas.
Elle se laisse envahir par cette présence que tu laisses malgré toi dans chaque micro-bruit, dans chaque mouvement nocturne.

Elle n’a plus besoin de te voir.
Elle te connaît dans un langage plus intime que la peau.

Et son imagination devient un territoire cru — pas dans les gestes, mais dans la manière obsessionnelle dont elle t’envahit mentalement, dans la façon dont elle reconstruit les scènes dans sa tête, te faisant faire ce que tu ne ferais jamais en plein jour.

Une nuit, elle se surprend à sourire.
Tu viens de t’appuyer plus lourdement contre le mur.
Elle ne sait pas ce que tu fais.
Elle ne veut pas le savoir.
Elle préfère inventer quelque chose de plus sombre, de plus intense, de plus déviant que tout ce qui pourrait réellement se produire.

Parce que dans sa tête, tu n’es plus un voisin.
Tu es un personnage qu’elle façonne, un pantin sublimé, une silhouette fantasmée.

Elle qui, dans la vraie vie, est douce, réservée, presque effacée…

Elle devient une déesse obscure dans l’ombre d’un appartement suisse trop silencieux.

Et tu ne le sauras peut-être jamais.
À moins que, un soir, pendant que tu décroches ton téléphone, une voix feutrée te dise :

« Je te connais mieux que tu ne l’imagines… »

Une voix que tu as déjà croisée sans t’en rendre compte.

Celle de ta voisine.
Celle qui écoute.
Celle qui invente.
Celle qui t’envahit sans jamais te toucher.
Celle qui transforme le calme suisse en un terrain sacré où tout ce qui est interdit se pense… et se nourrit.

LA VOISINE TROP CURIEUSE